31/10/10

Expo Michal Batory Arts Décoratifs Paris

Michal Batory. Artisan de l'Affiche 
Les Arts Décoratifs, Paris 
Commissaires de l'exposition : Amélie Gastaut et Michal Batory
20 janvier - 22 mai 2011


Michal Batory, Affiche de l'exposition rétrospective que lui consacre le musée des Arts décoratifs, Paris, 2011.
Affiche de l’exposition aux Arts Décoratifs, signée… Michal Batory ©

Les Arts décoratifs proposent une rétrospective de l'oeuvre de l'artiste affichiste Michal Batory à travers une exposition rassemblant une sélection d'une centaine d'affiches.

Né en Pologne en 1959, MICHAL BATORY  est diplômé de l’Ecole Nationale des Arts Plastiques de Lodz. Après ses études, à la fin des années 1980, il s’installe à Paris et travaille quelques années en agence. Il gagne son indépendance en 1994, année au cours de laquelle il commence sa collaboration avec le théâtre de la Colline dont signe la ligne graphique, les publications et les affiches. Cette collaboration va durer trois ans. S’enchaîne ensuite toute une série de commandes issues des plus grandes institutions culturelles : l’Ircam et l’Ensemble Inter contemporain (de 1996 à  2002) dont il réalise les affiches, l’identité visuelle des CD et des publications. La Cité des sciences et de l’industrie pour laquelle il imagine les affiches et la scénographie de plusieurs expositions.  Le Centre Pompidou, le théâtre de Chaillot avec lesquels, là encore, il tisse des liens réguliers de 2001 à 2009. Michal Batory collabore avec les éditions  Flammarion,  Belin et Drzewo Babel, ou encore Radio France et le Centre des Arts à Enghien-les-Bains. Son vocabulaire plastique s’affiche alors dans les rues de Paris et s’impose plus largement dans la culture visuelle française.

Affiche de Michal Batory, 2006
© MICHAL BATORY / Théâtre de Chaillot, Saison 06/07, affiche, 2006

L’art de Michal Batory se situe à la croisée de deux univers artistiques : les affiches polonaises et le surréalisme. De sa formation et de ses origines, il n’a pu échapper à l’art des artistes constructivistes tels que Rodchenko, Lissitzky ou Strzeminski, dont étaient issus ses professeurs. Plus que les systèmes de composition, c’est l’art du collage, du photomontage, et le travail sur la lettre qu’il regarde avec attention. Avec cette technique, il applique à l’affiche cette conception de la beauté émise par Lautréamont et reprise par André Breton : « Beau comme la rencontre fortuite d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table de dissection ». Très souvent, ces images reposent sur cette association incongrue de deux objets, ou de deux idées, engendrant la surprise, l’insolite, l’humour, la poésie, l’émotion.

Mais une fois dépassé ce ciment référentiel, ce qui caractérise le langage graphique de Michal Batory est qu’il est en lien étroit avec son univers mental, fait de rêverie et de poésie, où les éléments les plus simples de son quotidien sont métamorphosés en images poétiques.  

Affiche de Michal Batory, 1994
© MICHAL BATORY / La femme sur le lit de Franco Brusati,
Théâtre national de la Colline, affiche, 1994

Ainsi sous l’effet conjugué de l’assemblage et du travail photographique, le coton tige prolonge les branches d’un diapason (Saison musicale de l'Ircam, 1997-1998), un sac plastique évoque un visage (Tamerlan le Grand, Théâtre de Chaillot, 2001), un oreiller devient « buste de femme sur le lit » pour le Théâtre national de la Colline, une plume Sergent Major danse sur la couverture du livre de Paulo Coelho « Zahir », un triangle musical se met à bourgeonner  dans l’affiche  pour la saison musicale 2001-2002  de l’Ircam…  les éléments du corps sont aussi très présents : œil, pied, main, subissent le même détournement. Par cette étrangeté, Michal Batory invite le passant à un jeu de décodage ludique, essayant d’établir un dialogue entre le public et l’institution culturelle pour laquelle il travaille.

Affiche de Michal Batory, 2001
© MICHAL BATORY / Ircam, saison musicale 2001/2002, affiche, 2001

Pour cette première grande rétrospective dans un musée français, Michal Batory a choisi de partager sa création graphique et d’en révéler la genèse. Dès son entrée dans l’exposition, le visiteur est plongé dans l’intimité de son atelier.  la première salle en est une évocation. On y découvre une fleur fanée utilisée pour la carte de vœux 2008 de l’Adami, une sculpture de chaise faite avec des allumettes pour l’affiche « ligne de fuite  » pour le Théâtre de Chaillot, des appareils photo, un ordinateur, des livres, de la musique en fond, des cartes postales punaisées, des essais photographiques pour un futur projet. 

Affiche de Michal Batory, 1997
© MICHAL BATORY Bertolt Brecht. The blind talk of a way out. I see., affiche, 1997

De grands albums de travail seront également présentés, permettant au visiteur d’appréhender les différentes étapes de sa création : à la commande, suit la réflexion, dont l’idée se traduit systématiquement par un dessin, puis vient le travail plastique, sculpture et assemblage d’objets, que Batory photographie. L’image obtenue est parfois retravaillée par ordinateur, parfois non, puis est mise en page. Dans les autres salles, le visiteur pourra découvrir ou revoir 75 affiches grands formats regroupées par thèmes : la danse, la musique, le théâtre. Les trois dernières salles sont consacrées : l’une au Théâtre de la Colline et deux autres au Théâtre de Chaillot.

MUSEE DES ARTS DECORATIFS 107, rue de Rivoli - 75001 PARIS
www.lesartsdecoratifs.fr